Addict

Publié le par Anonyme

Lorsque ma mère a découvert le pot au roses, j'avais 17 ans. Pas de cris, pas de menaces, juste une mise en garde, en espérant que je comprendrais de moi-même avant qu'il ne soit trop tard. "Tu verras, elle va envahir ta vie insidieusement, tu ne pourras plus te passer d'elle. Chaque jour qui passe te la rendra plus indispensable, arrête tout de suite ou tu le regretteras". 

Elle avait raison, ma mère. Sauf qu'à 17 ans, on sait mieux que les autres, on pense qu'on maîtrise tout, dans la vie. Grave erreur.

Les premières années ont été merveilleuses. Nous étions tout le temps ensemble ; elle me procurait, selon les situations, plaisir, réconfort, confiance en moi. Petit à petit, je me suis lassée, insidieusement comme avait dit ma mère. Sauf qu'elle s'accrochait. Impossible de m'en défaire. Pernicieuse, elle m'était devenue nécessaire : elle était là pour me consoler lorsque j'avais envie de pleurer... m'apaisait lorsque j'étais angoissée... me calmait lorsque j'étais énervée. Bref, une véritable béquille pour l'éclopée que j'étais.

Mais plus je me lassais et plus elle devenait envahissante. Sans que je me rende compte, telle une araignée qui tisse sa toile, elle avait tricoté un carcan tout autour de moi, une sorte d'armure dont je ne pouvais plus sortir. Elle a fini par me dégoûter. D'elle, bien sûr, mais surtout de moi. Pourquoi je ne dis pas "stop", une fois pour toutes ? Pourquoi est-ce que je manque à ce point de volonté ? Parce que je l'ai dans la peau, physiquement.

D'ailleurs à l'instant où j'écris, elle me regarde, immobile et sûre d'elle. Elle sait que tôt ou tard, c'est moi qui irai vers elle. Et pour mieux me séduire, ses petites volutes bleues dansent devant mes yeux, m'hypnotisent.

Il faut que j'arrête de fumer.  

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B
> tatie : ravie de te "voir" ici, ma copinaute, ça faisait un moment ! bon, en même temps j'hésite à refaire un gosse rien que pour arrêter de fumer... lol !<br /> > lagrenouille : oh non, je ne voudrais pas être responsable de ton arrêt du chocolat car c'est un excellent anti-dépresseur... ok, c'est une excuse à 2 balles !
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L
Je ne sais pas ce que tu vis. Là ce serait un mensonge..... Moi la cigarette, je n'ai jamais touché (trop de dégâts sur maman) et à l'ado, rencontre de l'homme qui lui st asthmatique (donc pas de boite de nuit ni de traîne dans les bars). Merci M. Evin mais dommage qu'une loi me permette de sortir sans être indisposée.<br /> Mon addict : le chocolat. il est toujours là. En 2000, un diététicien m'a sevrée. Et j'ai dû fuir les méchants qui me tendait des rochers Suchard. Mais petit à petit, il est revenu. <br /> Alors si tu arrêtes le tabac, j'arrête le chocolat<br /> Bisous
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N
c'est clair que c'est pas facile de s'en défaire mais bon ça se fait quand meme ..ok moi j'ai réussi uniquement en étant enceinte, alors a toi de voir...mdr...suffit de pas reprendre aprés..en verité y a qu'aprés marine que j'ai pas repris...<br /> ça serait bien de trouver une soluce pour ceux qui ont vraiment du mal...
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B
> homecats : merci de ces encouragements... ceci dit, jusqu'à cet été, je tenais un tabac, donc je suis bien placée pour savoir que ceux qui y arrivent sont très rares (j'ai servi maintes fois des gens qui revenaient après plusieurs mois, parfois même des années). C'était moins difficile "dans le temps" parce qu'il y avait moins de saloperies dans les cigarettes.
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H
Je ne fume pas mais je vis avec un fumeur pour qui il serait très difficile d'arrêter actuellement. Je ne perds pas espoir car j'ai souvent vu de gros fumeurs arrêtés. Je crois que le chemin est long, que la volonté compte pour beaucoup mais aussi la vie qu'on mène. Peut-être qu'un jour, on trouve l'apaisement dans sa vie et le déclic se fait. Non sans difficulté, j'imagine.<br /> Bon courage, j'espère que tu trouveras les ressources pour arrêter définitivement un jour. :)
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