Ma vie parisienne
Hier j'ai fait un truc de fou.
Je te le dis tout de suite, toi la Parisienne qui représente la majorité de mon lectorat très réduit, ça ne va pas t'époustoufler. Je le sais car jusqu'à il y a quelques années j'étais moi-même une Parisienne, et franchement, ce que je vais te raconter là, y'a pas de quoi tirer un feu d'artifice.
Sauf que maintenant je vis en Province. Dans une petite ville tranquille qui a à peine frissonné à la grande époque de la tektonik. Et où la moindre chose un tant soit peu originale frise la folie.
J'ai mangé des NOOÏ. Pour les non-Parisiennes, celles qui comme moi seraient restées dubitatives 3 minutes devant l'enseigne, prononcer "nouilles". Oui, j'ai mangé des pâtes, quoi. Mais en cornet. Parce que dans ma ville s'est monté un petit truc genre fast-food où tu peux acheter tes pâtes en cornet. Et choisir la sauce qui va dedans. Et même tu peux y ajouter un ingrédient de ton choix. C'est dingue, non ?
Ben si, puisque je te dis que c'est dingue. Ici, c'est le pays du confit de canard et des patates sarladaises. Alors tu vois, chez NOOÏ, y'a pas foule. Même que je m'y suis rendue dans les quelques semaines suivant l'ouverture parce malheureusement, malgré tous ses efforts, ce truc va fermer. Comme toutes les nourritures "exotiques" qui ont tenté d'envahir la ville : les japonais, les chinois et même les pizzérias. Ici, en dehors du foie gras et de l'aligot, point de salut.
Mais je m'égare.
Pour 5.90 €, je me suis retrouvée avec mon cornet de pâtes violet. Taille 920. J'espère que ce n'est pas le poids car sinon ça constitue une sérieuse entorse à ma vision du diététiquement-correct. Aux 3 fromages. Plus dés de tomate (ça c'est l'ingrédient que j'ai choisi en plus). Et un coca (pas light, je n'aime que le naturel, moi, madame).
Et alors, comble de la tendance-attitude, comme il faisait beau, j'ai pris mon petit cornet et ma canette et je suis allée dévorer le tout, assise sur une marche d'une place en centre ville. Comme ça, à même le sol. Et ça, c'est hyper décalé, tu vois. Parce que pour une adulte, ici, ça ne se fait pas franchement. D'ailleurs autour de moi y'avait que des ados. Et un groupe de skinheads tout crades avec plein de sacs à dos pourris et des clébards teigneux avec un bandana autour du cou (les chiens, pas de leurs maîtres). Comme quoi tu vois, je ne suis pas la seule rebelle de cette ville.
Enfin bref, j'ai adoré. Pas les pâtes, hein, les miennes sont au moins aussi bonnes. Mais le concept. Manger un truc bien calorique avec une fourchette en plastique, assiste par terre en tailleur, comme un skinhead égaré.
J'ai une de ces vies, moi...